Comme nous l'évoquions le 8 octobre dernier, l'équipe du "Zapping", émission emblématique de Canal+, avait décidé de relayer de nombreux extraits d'une enquête sur le Crédit Mutuel diffusé la veille sur France 3. Un documentaire qui évoque les soupçons d'exil fiscal de la banque et qui devait à la base être diffusé sur Canal+, avant que Vincent Bolloré, partenaire financier du Crédit Mutuel et nouveau dirigeant de Canal+, ne décide de le censurer.
Selon les informations de Pure Médias, la pilule ne passe pas du côté de la direction qui n'apprécierait pas cet esprit de "rébellion" au sein de la chaîne cryptée. Résultat, Patrick Menais, le créateur et patron de l'émission, serait sur la sellette. "L'éviction de Patrick Menais est imminente, confirme une source à Canal+. Et c'est l'existence même du programme qui pourrait être remise en cause". Mais comme pour "Les Guignols de l'info", "Le Zapping" pourrait rester à l'antenne dans une version édulcorée, avec une nouvelle équipe.
"Je sens que je vais me faire virer"
Toujours selon nos confrères, Patrick Menais aurait déjà été mis en garde il y a quelques semaines, lors de l'épisode du "discours de vérité", phrase malheureuse sortie par Maïtena Biraben lors d'une interview dans "Le Grand Journal" à propos du Front National. La direction lui aurait demandé de ne pas reprendre la séquence, ce que Patrick Menais a semble-t-il refusé puisque les propos de l'animatrice se sont retrouvés dans "Le Zapping" du 25 septembre, entourés d'une interview de la présidente du FN, Marine Le Pen. Un montage qui avait d'ailleurs passablement agacé Maïtena Biraben.
"Le montage qui a été réalisé sur le Crédit Mutuel, c'est clairement un suicide médiatique", commente aujourd'hui la même source. "Je sens que je vais me faire virer", avait déclaré ce jour-là Patrick Menais auprès de quelques proches.
"Le Zapping" est l'une des dernières émissions irrévérencieuses de Canal+. L'équipe du programme, composé d'une douzaine de "zappeurs", sélectionne avec soin les images et réalise des enchaînements calculés entre les programmes du PAF pour faire passer de discrets messages. Une singularité souvent saluée par les téléspectateurs. Moins par Vincent Bolloré.